Patrimoine & agropastoralisme

Ici, tout est histoire…

D’aspect sauvage, les Gorges de la Vis et les causses ont été fréquentés et modelés par les activités humaines. De nombreux vestiges témoignent de ce passé, totalement fondus dans le paysage.

Arrivé sur un territoire entièrement recouvert de forêt environ 3000 ans avant J.-C., les humaines ont ouvert les paysages en défrichant les arbres pour obtenir de l’herbe pour les troupeaux. Vivre sur les causses a demandé de développer des trésors d’ingéniosité pour composer avec un contexte climatique complexe et rude, car à la croisée de climats méditerranéen et continental, et doté d’une nature de roche dominante particulière : le calcaire.

La gestion de l’eau

Dans des reliefs karstique où l’eau en surface est rare, les humains ont dû apprivoiser la ressource en eau pour passer les hivers froids et les étés chauds et secs. Récupérée dans des grottes, l’eau fut plus tard collectée dans des citernes en pierres accolées à l’habitat. Certaines habitations caussenardes sont dotées de toits citernes pour mieux récupérer l’eau de pluie. Pour abreuver les troupeaux, les éleveurs ont empierré et imperméabilisé des mares naturelles (lavognes) afin de les protéger de la dégradation due au piétinement des animaux et préserver la qualité de l’eau.
L’eau est également une ressource énergétique : de nombreux moulins ont animé le fond des gorges dont les plus connus demeurent les Moulins de la Foux, localisés à la résurgence de la Vis.

Les causses : théâtre de l’agropastoralisme

Depuis le Néolithique, les humains ont façonné les paysages des causses en pratiquant l’agropastoralisme : en mêlant élevage et cultures, une mosaïque de milieux a favorisé l’installation d’une faune et d’une flore remarquables dans ces milieux ouverts.

Sur les plateaux, pour cultiver des céréales et les espèces fourragères, les paysans ont retiré et mis en tas les cailloux (« clapas »). Dans les gorges, le long des pentes abruptes, ils ont façonné des terrasses (« faïsses »). Le long des parcelles, des murets ont été édifiés pour protéger les cultures ou retenir les troupeaux dans des enclos. Des cazelles leur servaient d’abri lors des intempéries ou de lieu pour ranger des outils. Sur des zones de pâturage (« parcours »), les « drailles » permettent de guider les transhumances par des chemins bordés de muret en pierre sèche ou des buissières (haies de buis).
Tous ces éléments de petit patrimoine constellent le territoire du Grand Site et témoignent de l’activité agropastorale qui a forgé les paysages et la culture locale par la transmission de savoir-faire ancestraux.

Clapas

Clapas
Tas issus de l’épierrement des terres
© Syndicat mixte

Transhumance

Transhumance sur le causse de Blandas
Troupeau de brebis Lacaune
© Sam Bié

Draille

Draille
Chemin emprunté lors des transhumances
© Syndicat mixte

Lavogne

Lavogne
Abreuvoir et récupérateur d’eau de ruissellement
© Sam Bié

Citerne

Citerne
Réservoir édifié pour le stockage de l’eau
© Syndicat mixte

Gloriette

Gloriette et calade à Saint-Félix-de-l’Héras
Petite réserve d’eau et chemin pavé en galets
© Syndicat mixte

Cazelle

Cazelle
Cabanon en pierre sèche
© Syndicat mixte

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Des héritages qui font patrimoine

Depuis 2011, les Causses & Cévennes sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO au titre de paysage culturel de l’agropastoralisme méditerranéen. Vivant et évolutif, ce Bien patrimonial sculpte les paysages et compte dans l’économie et la culture locales depuis plus de 3 millénaires.

L’agropastoralisme contemporain se caractérise par une très grande diversité de ses productions et des espèces élevées (ovins, bovins, caprins, équins, parfois même lamas et bisons). Il se caractérise aussi par une valorisation des productions, y compris sous forme de ventes directes, ou au sein dans les Maisons de Site, un rôle de gestionnaire des territoires de plus en plus reconnu (agropastoralisme & biodiversité, agropastoralisme & maintien des paysages) et une prise en compte des autres usages du territoire (agropastoralisme & randonnée).

Plus de 80 % de la surface du territoire du Grand Site est caractérisée par des activités agropastorales. La valorisation du territoire par le label Grand Site de France s’associe donc pleinement à la démarche d’inscription par l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial du Bien Causses & Cévennes. Les deux structures gestionnaires s’accordent dans leur Plan de gestion respectif à poursuivre les mêmes objectifs de protection et de valorisation des paysages de l’agropastoralisme méditerranéen.

Pour plus d’information, venez visiter le Haut-lieu de l’agropastoralisme à la Maison de Site des Belvédères de Blandas !

Pour en savoir plus sur le label Grand Site de France :

Pour en savoir plus sur la reconnaissance par l’UNESCO :